20 Sep Vendanges 2019, épisode 2 (Vallée du Rhône sud)
Ce millésime 2019 demande une attention de tous les instants, tant au vignoble qu’au chai.
En Vallée du Rhône sud, ce millésime présente des caractéristiques communes avec le Languedoc : véraison tardive et étalée (notamment sur le grenache) suivie de conditions climatiques extrêmes (chaleur et vent) responsables de stress hydrique et de phénomènes de concentration marqués.
Les vendanges ont ainsi débuté de manière anticipée sur la rive droite du Rhône et les secteurs précoces du Vaucluse, dès la première semaine de septembre, pour les cépages précoces aussi bien en blanc qu’en rouge.
Les premiers moûts en cave présentent également dans ces secteurs une belle expression aromatique soutenue par de bons équilibres acides. De faibles teneurs en azote assimilable sont régulièrement observées et doivent être corrigées.
Un pilotage des macérations au cas par cas
En rouge les études de maturité mettent en évidence une hétérogénéité des parcelles et des maturités, ainsi que des tailles et des poids de baies faibles entraînant un fort potentiel tannique Les premières cuvaisons confirment ces perceptions : une gestion individualisée des extractions et des macérations est ainsi nécessaire. Il est également important de suivre avec attention l’évolution des concentrations en sucre des raisins afin d’anticiper et de maîtriser les risques fermentaires.
Les cépages méridionaux conservent leur retard
Cependant, si les cépages précoces ont été vendangés en avance, les cépages méridionaux (grenache, cinsault, roussanne) ont conservé leur retard, entraînant régulièrement des récoltes de rouges avant production de blancs et rosés. A noter qu’à mi-septembre les vendanges démarrent tout juste à Châteauneuf-du-Pape, et n’ont pas ou peu débuté dans le nord Ventoux, Gigondas, Beaumes-de-Venise, Comtat Venaissin.
Coté volume, les estimations restent difficiles à ce stade : on note des baisses de production sur les cépages précoces, mais les cépages méridionaux pourraient s’avérer plus productifs que ces dernières années.
La situation hydrique n’a pas été modifiée pas les quelques précipitations de ce début septembre, mais semble se détériorer avec les chaleurs estivales de ces derniers jours. Une observation régulière du vignoble et du niveau de maturité est particulièrement nécessaire à la prise de décision de vendanger.
Les pluies de ce de we peuvent en Vallée du Rhône, secteur plus tardif que le Languedoc en particulier cette année, marquer un vrai tournant pour ces vendanges (dilution bienvenue, déblocage de maturation, mais altérations sanitaires à surveiller).
Nicolas CONSTANTIN (Diœnos Rhône) et Erwan GUEVEL (Laboratoire Natoli & associés).